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Quels changements cette compétition a-t-elle connus si on la compare à ses débuts dans les années 90?
Plutôt que le mot « changements », j’utiliserais le mot « améliorations ». Il est vrai que depuis sa première édition, le festival a évolué, et pas seulement par l’augmentation du nombre de participants – le premier festival à Bruxelles comptait 2084 sportifs et des officiels de 33 pays. Aujourd’hui nous avons du mal  à limiter le nombre de participants à 3300  et à 49 le nombre de Comités olympiques nationaux, ce qui est le chiffre maximal pour le festival d’été, et environ à 1300 compétiteurs pour le festival d’hiver (lors de la première édition d’hiver du FOJE il y avait 708 participants).

En dehors de l’augmentation du nombre des différents acteurs du festival, quel a été le plus grand progrès dans l’évolution de la compétition?
Nous avons remarquablement amélioré l’organisation et le déroulement du festival, nous tirons profit des expériences et en même temps nous rapprochons un peu plus les différents organisateurs les uns des autres – les Comités olympiques nationaux et les villes d’accueil, l’Association des Comités olympiques européens et bien – sûr les Fédérations sportives nationales. Nous avons discuté de ce sujet avec mon ami Jan Železný, membre du Comité international olympique, un des meilleurs lanceurs de javelot que le monde ait connu, un vrai héros sportif, dont la République tchèque peut être vraiment fière. Je lui ai dit que les festivals sont des évènements organisés de manière tout à fait professionnelle et que Liberec 2011 ne fera pas exception !
Il faut ici ajouter que le mérite revient au président de la Commission du FOJE, Guido de Bondt et à son équipe, qui ont activement travaillé à faire des FOJE d’été et d’hiver des évènements sportifs de haut niveau à l’échelle européenne. Leurs efforts ont été largement récompensés, au point même que le festival actuel bénéficie d’une importante retransmission télévisuelle. Néanmoins l’esprit reste le même : enseigner aux générations futures les principes et les idéaux olympiques tels qu’ils sont formulés dans la Charte olympique.

Que représentent avant tout les festivals pour la jeune génération et le sport mondial ?
Le premier élément et le plus important, est que les festivals sont l’occasion d’une rencontre sportive entre jeunes compétiteurs issus de 49 Comités olympiques nationaux venus de 49 pays, qui forment ensemble l’Europe. Cet événement a reçu le nom de festival car l’idée première était de montrer aux jeunes qu’ils peuvent vivre ensemble en harmonie et sous le signe de l’amitié, quels que soient leur couleur de peau, leur confession ou leur sexe. Ils se rencontrent, se mélangent et réalisent que quel que soit leur pays d’origine, par exemple l’Islande, ils ont les mêmes centres d’intérêt et les mêmes problèmes que leurs collègues par exemple de Turquie, de Géorgie ou d’Israël. C’est la raison pour laquelle les festivals prennent fin non par une cérémonie de clôture mais plutôt par une grande fête. Le don d’amitié et d’ouverture aux autres qu’ils représentent est vraiment exceptionnel. Et celui-ci touche non seulement les sportifs mais aussi leurs accompagnateurs, leurs supporters et les téléspectateurs. Pour parler de la portée du festival au niveau du sport mondial, il faut dire que c’est le seul évènement paneuropéen pluridisciplinaire et que c’est une occasion unique pour les jeunes de faire l’expérience du sport olympique.

Bjørgen, Lamy Chappuis, Paerson, Plyushchenko, Piiroinen, Berger, Shmigun et bien d’autres héros des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver avaient déjà reçu des médailles lors des compétitions du FOJE et en sont les produits. Est-ce pour vous la preuve que ces festivals ont été positifs pour eux et ont accéléré leur carrière?
Les exemples que vous prenez montrent nettement que les FOJE ont de manière indiscutable une influence positive sur les carrières des jeunes compétiteurs. Ils leur font goûter à l’incroyable et excitante expérience olympique et ce souvenir reste longtemps dans la mémoire des jeunes sportifs et motive leurs efforts dans leur course à l’or olympique. Pour reprendre les mots de Barak Obama, les jeunes sportifs ressortent des festivals avec la pensée suivante : « Oui, nous en sommes capables », et à partir de cet instant ils ne regardent plus en arrière. Il existe un nombre infini d’histoires telles que celles que vous avez présentées, qui se terminent par une médaille d’or, même s’il est évident que tous les participants ne peuvent gagner. Mais même pour ceux qui ne gagneront pas, c’est une stimulation énorme qui peut les guider vers la réussite, un don inestimable pour leur futur en général.

De nombreux compétiteurs tchèques avaient également obtenu des médailles dans leurs disciplines au cours de l’histoire du FOJE. Quel regard portez-vous sur le sport tchèque?
Le mouvement olympique tchèque est fermement ancré dans la tradition d’un sport d’excellente qualité, et génération après génération il produit des sportifs d’élite d’un niveau remarquable, ce que prouvent les médailles olympiques que les sportifs portant les couleurs tchèques ont gagnées. Bien que la République tchèque soit un petit pays, elle est guidée par un inébranlable courage et elle est dotée d’un sens très fort de la réussite. Ces qualités, ainsi qu’une foi solide dans les valeurs olympiques, donnent au sport tchèque un élan hors du commun, grâce auquel les sportifs tchèques excellent.

Quels sont les représentants et sportifs tchèques que vous appréciez?
Je considère un grand nombre de sportifs tchèques comme des personnalités extraordinaires : par exemple Pavel Nedvěd, qui est connu à travers le monde entier. La liste des supers champions tchèques est longue, mais si vous voulez connaître mes préférés, alors les voici: Jaromír Jágr, qui a mené de nombreuses fois l’équipe de hockey tchèque au succès, Nicole Vaidišová, une joueuse de tennis qui du haut des ses fragiles seize ans, s’est hissée parmi les vingt premières mondiales, et également la légendaire skieuse de fond Kateřina Neumannová. Les personnalités issues du sport sont terriblement importantes pour la confiance en soi de chaque nation. Même des années après la fin de leur carrière proprement dite, elles continuent de retenir l’attention des médias et fonctionnent encore comme des modèles pour la jeune comme pour l’ancienne génération et leur nom dix ans plus tard est sans aucun doute encore cité. C’est ce que prouve par exemple le légendaire coureur tchèque des années cinquante,  Emil Zátopek, dont le nom est encore très présent dans les bouches de ses compatriotes.

D’ailleurs à ce propos je dois encore rappeler que les succès des jeunes sportifs ne seraient pas possibles sans le soutien que leur prodigue le Comité olympique tchèque. En même temps c’est le travail des anonymes, ceux qui travaillent des années avec passion et résolution à l’approfondissement de l’olympisme tchèque – des gens sans lesquels le comité olympique national n’aurait aucune chance d’accomplir sa mission et sans lesquels aucun sportif ne parviendrait sur les marches de la victoire. Je remercie profondément au nom de tout le mouvement olympique européen ces héros inconnus de l’olympisme, auquel est dû un grand respect.

Qu’attendez-vous du FOJE 2011 organisé par la région de Liberec?
Je pense qu’il sera excellent ! Et je suis sûr que les organisateurs le préparent à la perfection et que les performances des sportifs seront très bonnes également. Ce sera un grand événement sportif et avant tout une formidable expérience pour tous ses participants. Personnellement je me réjouis déjà de partager avec tous cette formidable atmosphère olympique que nous connaissons et que nous aimons tant.